Je ne sais pas si vous avez suivi le match de football Suisse-Espagne hier soir (joli match) et si vous avez vibré aux deux arrêts de pénalty du gardien helvétique. Moi, oui. J'aime le football, qui rassemble les gens.
Un truc m'a chiffonné quand même, c'est de voir les joueur s'enlacer, se bécoter, se prendre le visage à pleines mains, se frotter les joues, les cheveux, les fesses, se coller les épaules lorsqu'ils marquent un but (ou en arrêtent un). La masculinité s'en donne à coeur joie : crachats, glaires sur le terrain. Alors oui, bien sûr il y a la tension, l'adrénaline, la joie, mais... en période de pandémie, ne faudrait-il pas les mettre un peu en veilleuse les éruptions de testo?
Depuis des décennies on voit les joueurs s'agglutiner les uns aux autres pour se fêter, alors on comprend le poids du rituel. En même temps les messes sont suspendues, chacun fera Noël chez soi, on va plus au resto, il y aurait peut-être aussi moyen de la mettre en veilleuse l'exultation viriliste, non?
Après tout, beaucoup de professionnel-le-s ne peuvent plus exercer leur métier. Celles et ceux qui le peuvent encore font très attention et sont soumis à des normes très strictes. S'ils réussissent un contrat, trouvent un vaccin, gagnent une élection, ou sauvent une vie à l'hôpital, on sait qu'ils et elles évitent de se sauter dessus à 10 pour s'embrasser. Alors, ça devrait être possible pour les footeux aussi, non ? Si les gens du commun le peuvent, pourquoi pas eux ? La décence ou la loi devraient les inviter à le faire.
Ces joueurs, érigés en "modèles de société", s'exhibent devant des centaines de milliers de personnes cloîtrés dans leur salon, donnant encore une image de nouveaux riches au-dessus des règles.
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